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Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, a accordé samedi 13 juillet 2024, un entretien avec la presse sénégalaise. Cette première sortie médiatique coïncide avec les cent (100) jours de gestion du pouvoir par le président récemment élu. C’était donc l’occasion pour lui de répondre aux questions d’actualité. La baisse des prix des denrées, les contrats pétroliers, la déclaration de politique générale ont fait objet de débat lors de cet entretien avec les journalistes. Bassirou Diomaye Faye s’est aussi prononcé sur la position du Sénégal face à la crise qui secoue le Comité Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Alliance des Etats du Sahel (AES), avant de donner des indices sur une éventuelle rupture avec la France.
CONTRATS PÉTROLIERS
La révision des contrats pétroliers était l’une des promesses de campagne de la coalition « Diomaye 2024 », cette alliance qui a propulsé Bassirou Diomaye Faye au pouvoir le 24 mars dernier. Cent jours après son accession à la magistrature suprême, les populations sont toujours sur la faim de voir en revue les termes des contrats gaziers et pétroliers. Une chose que redoutent plusieurs spécialités dans le domaine mais qui n’inquiète pas le chef de l’Etat. En effet, Bassirou Diomaye Faye a assuré qu’il y aura bien des renégociations avec les pétroliers contractuels avec l’Etat du Sénégal. « Ma conviction est qu’on aurait mieux négocié, comme l’ont fait d’autres pays d’Afrique. Notre stratégie, c’est de voir nos pistes de négociation », a d’abord fait savoir le président devant les médias sénégalais. Le président d’ajouter : « Nous devons voir comment faire pour grossir nos parts. Vous êtes tous témoins : lors de la baisse des denrées, des importateurs étaient devant les plateaux télés, peut-être en toute bonne foi, pour dire qu’ils n’ont pas de marge et qu’ils ne peuvent pas diminuer les prix. Ont-ils baissé leur prix ou non ? Ils l’ont fait. Actuellement, on nous dit que nous ne pouvons pas renégocier. Je vous le garantis ici, nous allons renégocier. Et vous verrez ce que nous avions avant et ce que nous avons réussi à avoir après renégociation (…) si le Mali l’a fait, avec l’aide de Sénégalais, pourquoi nous ne pourrions pas le faire ? Les Sénégalais verront d’eux-mêmes qu’il y aura renégociation », a-t-il assuré.
DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE
La déclaration de la politique générale continue de faire parler au Sénégal. Attendue depuis longtemps par les députés, cette question a connu une tournure après l’annonce du premier ministre, Ousmane Sonko, de contourner l’hémicycle pour faire la présentation de sa déclaration de politique générale devant un jury populaire. Interpelé à ce sujet qui a failli créer une crise entre l’exécutif et le législatif, le Président Bassirou Diomaye Faye a annoncé avoir demandé au Premier ministre de surseoir à sa déclaration de politique générale qu’il avait prévu de tenir devant un jury populaire. Le chef de l’État a également affirmé avoir persuadé le Président de l’Assemblée nationale de discuter avec la majorité pour mettre à jour le règlement intérieur. Une réunion à cet effet est prévue mardi prochain, afin que le Premier ministre Ousmane Sonko puisse présenter sa Déclaration de politique générale. « En politique, il est nécessaire de savoir accepter les critiques. Cependant, cela ne leur donne pas le droit de refuser de recevoir le ministre des Finances pour son débat d’orientation budgétaire, comme le prévoit la loi organique qui stipule que celui-ci doit avoir lieu avant le 30 juin », a-t-il fait remarquer aux parlementaires.
DETTE FISCALE
Le chef de l’Etat a par ailleurs souligné les défis fiscaux auxquels le pays est confronté et les mesures qu’il a prises pour instaurer une répartition équitable de la charge fiscale. A noter que ces mesures n’ont pas bien été accueillies par les médias qui se sont sentis menacés et traqués. « Chaque corps de métier a ses déformations. Il faut répartir la charge fiscale. Bien avant que je sois président, j’avais constaté des cas de fraudes fiscales. Si nous n’avons plus de marge pour augmenter la dette publique, d’où allons-nous trouver cet argent ? », s’interroge le chef de l’Etat. Le chef de l’Etat de poursuivre : « Nous ne pouvions pas continuer sur cette dynamique. La solution était de féliciter les entreprises qui payaient et de demander aux autres de rembourser leurs dettes », a-t-il confié aux journalistes.
CEDEAO – AES
Une autre question qui attirait l’attention de l’opinion nationale et internationale était la crise qui secoue la CEDEO avec l’avènement de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ces trois pays (Mali, Niger, Burkina Faso) anciens membres de l’organisation ouest africaine ont décidé de rompre leurs relations diplomatiques avec la vielle union. Un départ qui selon le président sénégalais, a plongé la CEDEAO dans une très grande difficulté. C’est dans ce contexte que Bassirou Diomaye Faye envisage avec humilité et sans illusion de jouer le rôle de médiateur et s’engage à mener des pourparlers pour faire revenir autour de la table de négociation, le Mali, le Burkina Faso et le Niger. « J’ai la chance où la malchance de ne pas avoir été là quand les sanctions étaient prises par la CEDEAO contre les Etats de l’AES. Ces Etats ne me regardent (pas) comme étant quelqu’un parmi ceux qui les ont sanctionnés. Donc ils ont cette facilité à me parler plus qu’ils ne peuvent le faire avec les autres. C’est un atout qu’il faut mettre au service de la communauté », a-t-il fait valoir.
PRÉSENCE MILITAIRE FRANÇAISE
La question de la présence de l’armée française au Sénégal a aussi été soulevé samedi au palais de la république. Ce sujet qui fait l’objet de vives contestations chez les acteurs de la société civile et chez une grande partie de la population sénégalaise n’a pas échappé à nos confrères qui ont interpelé le président de la république. Répondant à cette question qui aussi intéresse tant les français, Bassirou Diomaye Faye a affirmé la volonté de l’Etat du Sénégal revoir avec « sérénité » la présence militaire française mais sans rupture brutale. « Je ne peux pas vous dire quand ça aura lieu parce que même les modifications qui doivent intervenir entre pays doivent être discutées en toute sérénité et en toute amitié. Je ne pense pas qu’on ait besoin aujourd’hui, quel que soit le partenaire, d’aller vers des ruptures brutales », a-t-il déclaré, répondant à une question d’une journaliste. La France dispose de plusieurs emprises militaires à Dakar. Elle a commencé à réduire sa présence en 2023 et ne devrait conserver qu’une centaine de militaires au Sénégal, contre 350 actuellement.
D. DEME