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HAUSSE DES PRIX PRIX DES DENRÉES ALIMENTAIRES DANS QUELQUES LOCALITÉS: Grossistes et boutiquiers se rejettent la responsabilité !
La flambée des prix du sucre et de l’huile suscite une vive inquiétude parmi les consommateurs sénégalais, en particulier dans les quartiers de Dakar comme Nord Foire et les Parcelles Assainies. En dépit des prix fixés par le gouvernement, ces hausses soudaines viennent alourdir les budgets familiaux et provoquent des tensions entre boutiquiers et clients. Un constat alarmant qui appelle à une réflexion plus approfondie sur les causes réelles de ces augmentations et les solutions possibles pour alléger ce fardeau.
Selon notre source, à Nord Foire, Halima Sow, une mère de famille, exprime sa surprise et son mécontentement face à l’augmentation des prix du sucre et de l’huile. « Je suis assez surprise de constater une telle hausse de la part du boutiquier. Le gouvernement avait pourtant bien fixé les prix des denrées alimentaires. Je ne sais pas pourquoi il y a une hausse soudaine », s’interroge-t-elle, déconcertée. Comme elle, de nombreux consommateurs sont pris de court par cette augmentation, qu’ils considèrent injustifiée et soudaine.
Les boutiques, quant à elles, sont confrontées à une réalité difficile. Mouhamed Diallo, boutiquier à Nord Foire, explique que ces hausses sont principalement dues à l’augmentation des prix en amont, chez les grossistes. Selon lui, les détaillants n’ont d’autre choix que de répercuter cette hausse sur les prix de vente au détail. « Je suis obligé de répercuter cette augmentation sur mes produits », souligne-t-il. Le litre d’huile, par exemple, qui coûtait 1.000 FCfa, est désormais vendu à 1.100 FCfa. Le kilogramme de sucre, lui, a également pris 100 FCfa. Une situation difficile pour les consommateurs, qui doivent faire face à des prix toujours plus élevés pour des produits de première nécessité.
Les boutiquiers entre l’offre et la demande
Certains boutiquiers tentent toutefois de maintenir leurs prix, comme Ibrahima, un commerçant des Parcelles Assainies. « Je n’ai pas encore augmenté les prix de ces produits, car je les ai achetés à un prix raisonnable », explique-t-il. Mais il reste prudent, car les prochains approvisionnements pourraient bien le contraindre à augmenter ses prix. Cette posture met en lumière un aspect fondamental du commerce de détail au Sénégal : les boutiquiers sont souvent pris entre deux feux. D’un côté, la pression des grossistes qui imposent leurs prix, de l’autre, celle des consommateurs qui attendent des prix raisonnables.
Ibrahima poursuit : « Beaucoup de clients pensent à tort que les boutiquiers sont responsables des hausses. En réalité, nous sommes contraints de suivre les prix imposés par les grossistes. » Il rappelle qu’il ne fait pas de bénéfices substantiels sur les produits de base. Par exemple, il ne gagne que 1.150 FCfa pour la vente d’un sac de sucre, qu’il revend à 600 FCfa le kilogramme. Une réalité que peu de consommateurs semblent prendre en compte lorsqu’ils expriment leur mécontentement.
L’impact de ces hausses est particulièrement ressenti par les ménages modestes, qui consacrent une part importante de leur budget aux produits de première nécessité. Aminata Guèye, une autre mère de famille rencontrée sur place, se dit exaspérée par ces augmentations constantes. « Remplir le panier de la ménagère est devenu un véritable casse-tête », déplore-t-elle. Pour beaucoup, la hausse des prix ne touche pas seulement le sucre et l’huile, mais l’ensemble des produits alimentaires essentiels, exacerbant les difficultés économiques.
Face à cette situation, des voix s’élèvent pour appeler à une intervention urgente des autorités. Sokhna Ndiaye, une cliente habituée des boutiques, insiste sur la nécessité d’un contrôle strict des prix. « Il faut un contrôle permanent et des sanctions pour ceux qui ne respectent pas la réglementation », affirme-t-elle. Pour elle, ces hausses successives sont inadmissibles et un véritable encadrement des prix est indispensable pour préserver le pouvoir d’achat des populations.
Une crise structurelle à résoudre
Le président de l’Union nationale des boutiquiers du Sénégal, Oumar Diallo, souligne la nécessité de comprendre les causes profondes de ces hausses répétées. Selon lui, la spéculation, les coûts de transport, les fluctuations internationales et les pénuries sont autant de facteurs à prendre en compte pour trouver des solutions durables. « La question à se poser est pourquoi, à chaque période, nous vivons une situation pareille avec des pénuries et une hausse des prix. Il faut de véritables échanges entre l’État et tous les acteurs pour identifier les véritables raisons », plaide-t-il.
Le constat est clair : le problème de la hausse des prix des denrées alimentaires au Sénégal est complexe et multifactoriel. Si la régulation des prix par le gouvernement peut offrir une solution à court terme, il est impératif de mener une réflexion approfondie pour améliorer l’approvisionnement, réguler les marges des acteurs économiques et garantir un contrôle plus rigoureux des chaînes de distribution.
Alors que des événements religieux comme le Ramadan et la Korité approchent, la pression sur les prix risque d’augmenter. La balle est désormais dans le camp des autorités et des acteurs économiques pour éviter une aggravation de la situation et assurer un minimum de stabilité dans les prix des denrées essentielles.