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ASSASSINAT : Le jeune camionneur risque la perpétuité

Né en 1997, Ibrahima MBENGUE risque de ne plus voir la lumière du soleil pour le reste de sa vie. Accusé d’association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec usage d’arme et d’assassinat, le sieur conscient du risque qu’il encourt s’est fondu dans des dénégations à la barre de la chambre criminelle du tribunal de Pikine-Guédiawaye.

Ibrahima MBENGUE refuse de faire partie de l’agression qui a coûté la vie d’Abdou Razac KANE, au courant du mois de juillet 2020. Très serein à la barre de la chambre criminelle, l’accusé est resté fixer devant lui durant tout le procès. Il a aussi déclaré qu’il n’a jamais vu le défunt ainsi que la copine de celui-ci, Aïssatou COLY, victime d’agression ce jour-là, au même moment que Razac. Pourtant, c’est lui qui détenait le téléphone d’Aïssatou, qui a permis à procéder à son arrestation. Revenant sur comment le mobile d’Aïssatou s’est retrouvé entre ses mains, il déclare que son ami Babacar alias Biboy lui devait de l’argent. Et cette nuit, ce dernier est venu chez lui, lui remettre un téléphone de marque accents pour s’acquitter de sa dette. Comme il connaissait bien Babacar, il dit n’avoir pas douté de la provenance du mobile. Il a ainsi accepté de prendre le mobile, par la suite, il s’est rendu à la boutique de GOMIS afin que ce dernier débloque le cellulaire. Voyant que ce dernier n’a pas pu réussir l’opération, il dit avoir repris son bien pour aller le vendre au marché de Thiaroye à 5000 francs CFA. Il ajoute avoir confié à GOMIS que le téléphone lui appartenait. MBENGUE signale qu’il est un conducteur de camion et qu’il n’a jamais agressé qui que ce soit.

RAZAC PRONONÇAIT LE NOM DE DIEU AVANT DE S’ECROULER

Aïssatou COLY était avec son copain Abdou Razac KANE au bord de la plage de Malika vers les coups de 20 heures, cette nuit.  Deux hommes se sont approchés de son ami et subitement, elle affirme avoir remarqué que l’un s’est mis à se bagarrer avec Razac. Prise de peur, elle n’a pas pu prendre la fuite quand le défunt le lui a demandé. Elle signale qu’elle est tombée et le deuxième gars est venu vers elle en pointant un couteau avant de prendre son portable et de fuir avec l’agresseur de Razac. Elle continue pour se rappeler que son ami prononçait le nom d’Allah, quand ils ont repris le chemin. Elle lui a demandé pourquoi, il ne cessait de répéter ce Nom et Razac lui a signifié que son agression l’avait poignardé au niveau du thorax avant de s’écrouler. Acheminé à l’hôpital, Abdou rendra l’âme signale-t-elle. Cependant, elle note qu’elle ne reconnaît pas leurs agresseurs car, ces derniers étaient encagoulés.

SON PERE PRIE POUR QUE SES AGRESSEURS RETROUVENT LE DROIT CHEMIN

Présent à la barre, le père du défunt déclare que son fils est décédé à l’hôpital. « On m’a appelé pour me dire que Razac a été poignardé. Je ne pouvais pas y aller car, j’étais malade. Par la suite, on m’a dit qu’il a rendu l’âme. Il avait deux enfants », annonce-t-il. Il a formulé une prière à l’endroit des agresseurs de son Razac. « Magui niane yalla Mou dioubeulen. Gnou changé, ndax société bi nopalou », prie le père meurtri. Suite à ces propos, l’accusé qui n’a pas bougé durant le procès, a levé la tête vers le haut comme s’il disait un grand Amen ou sûrement, a été foudroyé par les paroles du vieux.

Déclarant qu’il ne peut pas réclamer de francs pour toutes causes et préjudices, vu qu’il est vieux et que son enfant a été tué, le juge lui a signalé qu’un de ses fils, présent dans la salle peut parler au nom de la famille. Après concertation, la famille a réclamé 10 millions de nos francs à l’accusé.

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Comparaissant libre dans cette affaire d’assassinat, Roger Aly GOMIS, poursuivi pour recel déclare qu’il ne savait pas qu’Ibrahima avait volé le téléphone, quand il s’est présenté dans sa boutique. Il signale que son voisin lui avait dit qu’on lui a offert le mobile et qu’il n’arrive pas à le décoder. Il a mis sa puce dans le téléphone pour voir comment régler le souci. Mais, note-t-il, il fallait le mot de passe du compte google pour y accéder. Voyant qu’il ne peut pas résoudre le problème, il déclare avoir remis le téléphone à Babacar. C’est par la suite qu’il a été arrêté par les enquêteurs vu que le mobile a borné dans son lieu de travail.

LE PROCUREUR REQUIERT LA PERPETUITE CONTRE LE SUPPOSE ASSASSIN

Revenant sur les faits, le parquetier général déclare que l’accusé avait confié aux enquêteurs que son ami Babacar alias Biboy avait envoyé son petit frère chez lui pour l’appeler. Quand il est allé le répondre, ce dernier, confie-t-il, lui a dit de l’accompagner à la plage. Babacar avait l’intention de dépouiller les gens de leur téléphone. Ils sont partis vers 17 heures mais, de Guédiawaye à la plage de Gaddaye, Ibrahima signale qu’ils n’ont pas pu réaliser leur dessin. Arrivé à Gaddaye, il soutient que son ami lui dit qu’il devait continuer jusqu’à la plage de Malika pour voir s’ils n’auront pas de victime. Ils sont arrivés sur les lieux vers 20 heures et ils ont remarqué la présence du couple Razac et Aïssatou. Armés de couteaux, ils sont allés à la rencontre du défunt. Cependant, atteste-t-il, Razac avait refusé de remettre son bien à Babacar. Ils se sont battus. Quant à lui, il s’est attaqué à Aïssatou quand celle-ci en tentant de s’enfuir est tombée. Il l’a apeurée avec le couteau que lui avait remis Babacar, s’est emparé de son téléphone de marque Accens avant de prendre la fuite en compagnie de son acolyte. En chemin, il a remarqué que le couteau que détenait Babacar était tacheté de sang. Mais quand il l’a interrogé sur la provenance du liquide, Babacar lui a dit qu’il avait effleuré sa victime. Il signale avoir demandé à Babacar s’il pouvait garder le téléphone de la fille.

Devant les enquêteurs, Ibrahima avait attesté que son ami et lui ont décidé de commencer à commettre leurs forfaits au courant des grandes vacances de cette année.

Pour le procureur, Ibrahima et son ami avaient formé une association en vue de commettre des agressions. De par leurs actes, un homme est mort. Ainsi, il note que le sieur est coupable des faits qui lui sont reprochés. Il note que le signalement de son téléphone a été identifié sur les lieux. Il a requis la perpétuité contre lui. En ce qui concerne Roger, il insiste sur le fait qu’il ne savait pas qu’Ibrahima avait volé le téléphone. Et le fait qu’il a inséré sa puce sur le mobile le confirme. Ainsi, il a requis l’acquittement en faveur de Roger.

Pour l’avocat de la défense, son client Ibrahima doit bénéficier d’un acquittement au bénéfice du doute. Car, soutient-il, personne ne l’a vu sur les lieux du crime. Et que la fille ne l’a pas identifié.

Le délibéré sera rendu le 1er octobre 2024 par le juge de la chambre criminelle du tribunal départemental de Pikine-Guédiawaye.

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