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Le député Tafsir Thioye a déclaré que l’État sénégalais avait emprunté 4 400 milliards de FCFA en 2024 et qu’il prévoyait d’emprunter 4 573 milliards de FCFA en 2025. Ces chiffres, bien qu’impressionnants, nécessitent une analyse pour mieux comprendre leur origine et leur contexte.
Oui, les montants cités par Tafsir Thioye correspondent bien aux besoins de financement inscrits dans les lois de finances. En 2024, selon la Loi de finances rectificative (LFR), le besoin total de financement s’élevait à 4 491,4 milliards de FCFA. Pour 2025, la Loi de finances initiale (LFI) fixe ce besoin à 4 573 milliards de FCFA.
Les emprunts prévus par l’État en 2025 se répartissent en deux catégories principales. D’abord, l’amortissement de la dette existante, estimé à 2 900 milliards de FCFA, qui correspond au remboursement des dettes contractées sous les régimes précédents et ne génère pas de nouvelle dette. Ensuite, le déficit budgétaire, évalué à 1 600 milliards de FCFA, qui représente un véritable emprunt destiné à couvrir l’écart entre les recettes et les dépenses publiques actuelles.
Il est important de noter que l’essentiel des emprunts (65 %) sert à rembourser des dettes héritées des régimes précédents. L’amortissement de 2 900 milliards de FCFA en 2025, par exemple, est destiné à honorer des engagements financiers contractés bien avant l’arrivée du régime actuel. Ces remboursements sont obligatoires pour préserver la crédibilité du pays sur les marchés financiers.
Seuls 1 600 milliards de FCFA, liés au déficit budgétaire, représentent une nouvelle dette pour financer les priorités actuelles du gouvernement, comme les infrastructures, les subventions ou les dépenses imprévues.
La hausse des emprunts s’explique par deux principaux facteurs. D’une part, une diminution des recettes de 839 milliards de FCFA en 2024, causée par un ralentissement économique et des prévisions budgétaires trop optimistes. D’autre part, une augmentation des dépenses publiques, liée aux subventions, au remboursement de la dette et à des imprévus comme les élections, les inondations et les indemnisations des victimes de manifestations.