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NIGER : les sanctions économiques imposées à la junte au pouvoir pèsent sur les créanciers situés dans l’UEMOA

Les sanctions de la CEDEAO menacent les créanciers du Niger, basés dans l’UEMOA, avec des arriérés de 113,24 milliards FCFA. La situation reste assez tendue, malgré des fondamentaux économiques solides et une potentielle sortie de crise à venir. Les sanctions économiques et financières imposées le 30 juillet 2023 par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à la suite du coup d’État survenu au Niger, constituent progressivement un risque pour les créanciers ayant prêté de l’argent à ce pays, et qui sont basés dans la zone UEMOA. Si l’on s’en tient, par exemple, au calendrier des échéances de remboursement sur les titres d’emprunt gérés par l’Agence UMOA-Titres, le montant cumulé des arriérés de remboursement à la fin d’octobre 2023 était de 113,24 milliards FCFA (environ 183 millions de dollars). À la fin du deuxième trimestre, les créances sur titres du Niger, hors banques locales, étaient détenues principalement par des investisseurs basés en Côte d’Ivoire (22 % à fin septembre 2023), au Burkina Faso (18 %) et au Bénin (13 %). Le pays représente également un certain risque pour des institutions de financement du développement à caractère sous-régional, comme la Banque ouest-africaine de Développement (BOAD) qui, à la fin de l’année 2022, était exposée sous diverses formes (dettes, garanties et investissements en fonds propres) à hauteur de 534 millions de dollars, selon une analyse faite par Moody’s en août 2023.

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Pour l’instant, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) accepte encore les titres d’emprunt antérieurs du Niger comme garantie pour accorder de la liquidité aux banques locales et permettre la continuité du financement du secteur privé. Mais si une solution n’était pas trouvée d’urgence, cela entraverait la performance des banques et autres institutions financières de l’UEMOA, exposées au Niger. Certains indicateurs sont déjà précurseurs d’une tension. Les taux d’intérêt pratiqués par les banques commerciales locales sur les crédits qu’elles octroient ont continué d’augmenter en septembre, atteignant 8,7 %. Cette progression est en lien avec le coût de rémunération de l’épargne qui a bondi d’un point, pour atteindre 5,8 %, soit actuellement le niveau le plus élevé de l’UEMOA. Aussi, le gouvernement a dû réduire ses prévisions de budget de 40%, faute de possibilités de le financer pleinement et face à la pression sécuritaire. Il n’est pas certain que cette hausse des taux dans le pays attire les investisseurs locaux, car l’UEMOA, de manière générale, fait face à un défi de liquidité. Les réserves excédentaires des banques, qui dépassaient les 100 % des réserves obligatoires, sont désormais à seulement 89,4 %,

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