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Le Président Macky Sall a pris part ce mardi à la cérémonie d’ouverture du Sommet africain pour le climat, qui se déroule à Nairobi, capitale du Kenya. Lors de son discours, le chef de l’État a souligné le rôle du TER et du BRT dans la politique de transition énergétique du Sénégal. “Notre politique de transition énergétique vers la neutralité porte également sur le système de transport de masse avec le Train Express Régional (TER), opérationnel depuis plus de deux ans, et le Bus Rapide Transit (BRT), dont les essais sont en cours pour une mise en service dans quelques mois”, a-t-il dit.
Sur le plan des efforts fournis par le Sénégal en matière de politique climatique, M. Sall a “cité un programme de reboisement de 500 000 hectares de forêts classées et de 500 000 hectares de plantations, pour endiguer l’avancée du désert, lutter contre la dégradation des sols, restaurer la biodiversité et soutenir des activités agrosylvopastorales génératrices de revenus”. Seneweb vous propose l’intégralité de son discours.
« Excellence, Monsieur le Président William RUTO, cher frère,
Chers Collègues,
Monsieur le Secrétaire général de l´Organisation des Nations Unies,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie le Président RUTO pour son aimable invitation et pour l’accueil convivial qui nous a été réservé à l’occasion de ce premier sommet africain sur le climat, en prélude à la COP 28 de Dubaï.
Le moment est en effet propice pour faire le point sur l’état de mise en œuvre des engagements sur le climat et convenir d’une position africaine commune.
Les périls liés au réchauffement climatique continuent d’affecter nos pays ; et pire, ils se sont même aggravés.
Les derniers rapports du GIEC confirment que les pays africains resteront parmi les plus impactés par le changement climatique, alors même qu’ils contribuent pour moins de 4% aux émissions de gaz à effet de serre.
Face à l’urgence climatique, l’Afrique réagit à la mesure de ses moyens, à travers des initiatives novatrices et la recherche de solutions sobres en carbone et résilientes au changement climatique.
Au plan continental, 11 pays de la bande sahélo saharienne exécutent le projet de Grande Muraille Verte depuis une décennie.
A ce titre, le Sénégal met en œuvre un programme de reboisement de 500 000 hectares de forêts classées et de 500 000 hectares de plantations, pour endiguer l’avancée du désert, lutter contre la dégradation des sols, restaurer la biodiversité et soutenir des activités agrosylvopastorales génératrices de revenus.
Nous poursuivons également nos efforts de réalisation de projets sobres en carbone et résilients au changement climatique, y compris en matière de transition énergétique.
Grace à la mise en œuvre de notre programme de mix énergétique, les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 31% de nos capacités électriques installées, dont une importante partie en énergie solaire alors qu’en 2014, nous disposions seulement d’une mini centrale de 2 MW.
Les autres composantes proviennent de l’éolien et de l’hydroélectricité.
Nous exécutons actuellement un important projet d’électrification solaire de 1000 villages, financé à hauteur de 75,45 millions d’euros en partenariat avec le Fonds Vert Climat et la Banque ouest africaine de Développement.
Ces efforts seront renfocés grâce à la stratégie gas-to-power que nous mettrons en place avec l’exploitation prochaine de nos ressources gazières ; parce que pour nous, le gaz est une énergie de transition.
Notre politique de transition énergétique vers la neutralité porte également sur le système de transport de masse avec le Train Express Régional, (TER), opérationnel depuis plus de deux ans, et le Bus Rapide Transit (BRT), dont les essais sont en cours pour une mise en service dans quelques mois.
Dans le même esprit, le Sénégal a signé en juin avec les pays partenaires son Partenariat pour une Transition Energétique Juste (JETP).
Avec un plan d’investissement qui prévoit la mobilisation de 2,5 milliards d’euros pour une période initiale de 2 à 3 ans, nous avons l’ambition de porter à 40% la part des énergies renouvelables dans notre mix énergétique d’ici 2030.
Cela dit, il convient de relever que pour l’essentiel, nos pays financent par eux-mêmes leurs projets verts en recourant à la dette, alors que le financement de l’adaptation devrait être soutenu par des dons conformément aux engagements convenus dans l’Accord de Paris sur le climat.
Dans la perspective de la COP 28, il nous faut par conséquent poursuivre le plaidoyer pour la mobilisation des ressources dédiées aux financements verts.
C’est la clé de voute du combat contre le réchauffement climatique.
C’est pourquoi, je voudrais exprimer mon soutien à l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique, initiée par la BAD, l’Union Africaine et Africa 50 pour soutenir la réalisation de projets sobres en carbone et résilients au changement climatique. J’appelle tous les partenaires à contribuer à cette nouvelle initiative.
En définitive, C’est l’action climatique conséquente, par une mobilisation responsable et solidaire de tous les pays, développés et en développement, qui pourra aider à sauver la planète. Je vous remercie. »