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Le juge et membre du Conseil constitutionnel, Cheikh Ndiaye, a signé la nouvelle liste définitive des candidats tandis que sa signature était la seule absente à la fin des travaux précédents de la juridiction spécialisée qui statuait sur les recours déposés contre le report de la présidentielle 2024. À quoi rime ce come-back ?
Après le retrait de la candidature de Rose Wardini, accusée d’être dépositaire des nationalités française et sénégalaise, le Conseil constitutionnel a mis à jour la liste des noms retenus pour la présidentielle 2024. Dans cet acte, le fait qui devrait attirer l’attention de tous, mais ignoré expressément ou inintentionnellement, est bien la signature du magistrat Cheikh Ndiaye. Eh oui ! Pour cette fois-ci, le juge soupçonné de corruption par le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) ne s’est pas « dérobé », il a assisté à la séance de travail des « sept sages » dont il fait partie. Il a même apposé son seing sur la liste définitive des dix-neuf (19) heureuses candidatures validées.
À quoi est dû ce soudain come-back du juge Cheikh Ndiaye qui, pourtant, n’avait pas pris part à la séance de travail de ses collègues qui, lors de cette réunion, avait cassé le décret du président de la République Macky Sall abrogeant la convocation du corps électoral le 25 février 2024, entre autres choses. C’était le seul abonné aux absents parmi les juges du Conseil constitutionnel alors qu’il n’était pas seul au banc des accusés. Le PDS, qui n’arrive toujours pas à digérer la disqualification de leur porte-drapeau, Karim Meïssa Wade, avait également pointé du doigt son collègue, Cheikh Tidiane Coulibaly soupçonné pour les mêmes faits de corruption par les libéraux. Cependant, le magistrat, contrairement à son pair – Cheikh Ndiaye -, à lui siéger lors des travaux susmentionnés qui déclaraient en même temps, inconstitutionnelle, la loi votée le 15 février dernier par l’Assemblée nationale, devant reculer le scrutin de dix mois.
Une première pour l’histoire du Sénégal, un cas exceptionnel ! Jamais, auparavant, le Conseil constitutionnel n’avait donné son avis sur ce cas d’espèce. Il renvoyait la patate chaude à la Cour suprême.
L’autre élément important du puzzle est que le juge Cheikh Ndiaye a porté plainte pour diffamation et outrage à magistrat. Le procureur a ouvert une information judiciaire. Une décision qui va barrer la route à l’Assemblée nationale qui ne pourra pas continuer ses investigations avec la formation d’une commission d’enquête parlementaire formée le 31 janvier dernier. En effet, dans le règlement intérieur de l’hémicycle, la mission d’une commission d’enquête parlementaire s’éteint « dès l’ouverture d’une information judiciaire relative aux faits qui ont motivé sa création ».
Ces successions d’évènements devraient susciter mûres réflexions et une enquête sérieuse – si c’est légalement possible -. De telles accusations peuvent être à l’origine de violentes revendications post-électorales.
Pour rappel, Karim Meïssa Wade, ses sympathisants et militants avaient jeté le discrédit sur deux juges du Conseil constitutionnel en faisant état de « soupçons de corruption ». Ces suspicions visaient, d’autre part, le Premier ministre en fonction, Amadou Ba. Lequel, d’ailleurs, après cet épisode, a bénéficié d’un renouvellement de confiance de la part du chef de l’État, Macky Sall.