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Pour mieux appréhender la décision du report de la présidentielle au 15 décembre 2024, il est impératif de dépassionner le débat. Ainsi, cela permettra aux uns et aux autres de comprendre les raisons et la pertinence mais surtout l’opportunité d’une telle initiative. Le professeur Ismaila Madior Fall, qui recadre ainsi, a enfilé son manteau de constitutionnaliste pour tenter d’apporter les éclairages susceptibles de sortir de l’impasse et de l’incompréhension. A l’en croire, il s’agit d’abord et avant tout de savoir d’où vient l’idée de reporter la présidentielle, initialement prévue ce 25 février 2024, pour ne pas causer de tort au chef de l’Etat, Macky Sall.
«Ce n’est pas le Président de la République qui en a pris l’initiative. Mais le groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais (Pds), Liberté, Démocratie et Changement. Ce groupe a déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale la «proposition de loi constitutionnelle portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution de la République du Sénégal», peut-on lire dans un document écrit et transmis à la presse par le ministre des affaires étrangères. Expliquant, ensuite, que «par dérogation à l’alinéa premier de l’article 31 de la Constitution aux termes duquel ‘le scrutin pour l’élection du Président de la République a lieu quarante- cinq jours au plus et trente jours au moins avant la date d’expiration du mandat du Président de la République en fonction’, le scrutin pour l’élection présidentielle est reporté jusqu’au 25 août 2024». La même source de renseigner que «cette proposition de loi a pour objet de reporter la tenue de l’élection présidentielle en août 2024 et permet au Président en exercice de rester en fonction jusqu’à l’installation de son suc cesseur. Un amendement parlementaire a porté la date de la tenue de la prochaine présidentielle au 15 décembre 2024».
Au-delà de l’initiative, l’uni versitaire a, ensuite, convoqué les raisons pour lesquelles le re port a été acté. Et Ismaila Madior de mettre l’accent sur «la crise entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel sur une supposée corruption de juges, la découverte de fraudes commises par des candidats, les risques de contestations des résultats des élections et de dérapage préjudiciable à la stabilité politique du pays», etc.
Poursuivant, l’ancien garde des sceaux a évoqué la question de la procédure. «C’est une proposition de loi constitutionnelle émanant des députés, notamment du groupe parlementaire du Pds. La proposition a été adoptée en commission et ap prouvée à la majorité des 3/5 des suffrages exprimés par l’As semblée nationale le lundi 5 fé vrier 2024», d’après la note du
Pr Ismaila Madior Fall. Qui pré cise que «ce n’est pas une révi sion ou modification de la Constitution, mais une déroga tion aux dispositions de l’article 31 de la Constitution qui permet un réaménagement du calen drier électoral et non une remise en cause de la durée du mandat prévue par l’article 27 de la Constitution».
Pour finir, le responsable de l’Alliance pour la République (Apr) à Rufisque a tenu à «rappeler que la première présidentielle du Sénégal avait été organisée le 1er décembre 1963». Avant d’indiquer que le Sénégal a connu un 1er report de la présidentielle. «Suite à la première présidentielle de 1963 avec un mandat de 4 ans, la sui vante, devant se tenir en début décembre 1967, a été reportée au 25 février 1968», dixit Ismaila Madior Fall.